Petra ‘zo hénoah a newé ?

Description de ce cantique breton

  • Genre : Chant d'entrée, Chant d'envoi / Evit kloza an overenn
  • Temps liturgique : Noël
  • Orthographe : Breton Vannetais
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Paroles : Abbé Louis Pourchasse, (1720-1796), prêtre du diocèse de Vannes, missionnaire des campagnes vannetaises. Pendant la Révolution, prêtre réfractaire à la Constitution civile du clergé, il vécut dans la clandestinité en administrant les sacrements au péril de sa vie sous divers déguisements dans sa paroisse natale de Ploeren  et il y est mort d’épuisement.

 Ces mêmes paroles ont été révisées pour le « Livr kanenneu eskopti Gwéned » livre de cantiques du diocèse de Vannes de 1922. Les diocèses de Saint-Brieuc et Tréguier et de Quimper et Léon en ont fait leurs propres transcriptions en 1912 et en 1942.

Ce cantique est à l’origine beaucoup plus long et est divisé en trois partie qui ont chacune leur air propre.

 

Mélodie : Il s’agit à l’origine de la mélodie d’un Noël populaire provençal, popularisée par l’abbé Nicolas Saboly (1614-1675), prêtre du diocèse d’Avignon, à l’époque où ce territoire (le Comtat-Venaissain, dépendait alors des États pontificaux de 1274 à 1791)) compositeur, maître de chapelle, organiste dans les cathédrales de Carpentras, Arles et Aix, poète en provençal (dialecte de l’occitan qu’il surnommait affectueusement comme  « le latin du pauvre » ) comme en français.

Saboly fut le précurseur du réveil de la culture provençale, car il fit connaître les Noëls populaires provençaux au-delà du Comtat-Venaissin et de la Provence jusqu’en France.

Frédéric Mistral (1830-1914) , chantre de la langue « provençale d’Oc » ,  lui doit beaucoup dans ses sources d’inspiration. La version française de ce Noël provençal: «  À la venue de Noël » a inspiré à son tour l’abbé Louis Pourchasse, qui l’a adaptée au génie musical breton, et ce cantique a donné plusieurs variantes populaires selon les trois diocèses bretonnants après le Concordat de 1801 jusqu’en 1948.

Pour la réédition du « Livr kanenneu get en toñnieu eskopti Guéned» en 1933 ; » livre de cantiques avec les mélodies du diocèse de Vannes en 1933, cet air provençal vénérable, adapté par les Bretons fut changé pour une autre mélodie nouvelle, certes très belle, tout en gardant les anciennes paroles en s’inspirant librement à partir du refrain de l’oratorio « The Messiah » – le Messie- du compositeur Georg-Fredriech Haendel (1685-1759) dans la partie intitulée « He shall feed his flock »  (Il nourrira son troupeau)

Ce nouvel air inconnu jusqu’alors remplaça d’autorité en 1933 notre vieille pastorale provençale adaptée  en breton, mais pas totalement, car il y a jusque de nos jours des nostalgiques de la Provence chantée en breton.

Qui est l’auteur de cette nouvelle mélodie ?

Certains y ont vu  l’œuvre de Dom Loeiz Hervé, moine bénédictin et sous-prieur de l’abbaye bénédictine de Kergonan, ancien prêtre du diocèse de Vannes avant d’être bénédictin, de la Schola cantorum, qui avait été formé à la fois au chant breton, au chant grégorien et à la polyphonie classique, sauf qu’il a été rappelé brutalement à Dieu en 1930.

Mais peut-être, nous avait-il gardé cela en réserve ? Il avait été nommé par l’abbé Augustin Guillevic réviseur de tous les airs du « Livr kanenneu » aussi bien en 1922 que pour la nouvelle édition de 1933.

Quoiqu’il en soit, les deux mélodies coexistent à présent, aussi bien celle inspirée par Saboly,  que celle inspirée par Haendel : Deux mélodies indissociables qui sont passées dans la tradition et le répertoire populaire, depuis deux siècles, tant on croirait que ce sont de vielles mélopées bretonnes  du cru.

Pour l’une, depuis un peu moins d’un siècle, et pour l’autre depuis deux siècles. Encore une belle preuve que les Bretons savent s’adapter et reprendre de vieux airs pour les faire leurs.

 

Dans ce cas, laissons le choix aux chantres de la messe pour l’une ou l’autre des mélodies en concurrence qui dévoilent deux faces d’un même mystère sur un seul et même texte.

A Lorient, après des années de la nouvelle mélodie de 1933, il a été fait le choix de revenir à la mélodie provençale première pour le chant de sortie.

 A l’origine, ce chant était chanté soit pour se rendre à la messe de Noël, à pied au coeur de la nuit, soit pour la veillée de Noël, mais il peut être aussi chanté à la fin de la messe sur l’un ou l’autre air.

 

Transcription, traduction, enregistrement  et notes par Uisant Er Rouz pour Kan Iliz. en 2023.

Trugarez a galon da Glaude Nadeau, orglezourez Karnag ‘eit bout raet doereioù din.

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