Gwerc’hez Santel (peurunvan)
Description de ce cantique breton
Yann-Fañch Kemener a publié dans son album « Kan ar Basion« un cantique (que vous pouvez écouter ci-dessous) composé en l’honneur de la Sainte Vierge et connu sous le titre »Guerhiéz santél, a lein en nean ». (Numéro 84 dans le recueil de cantiques bretons du diocèse de Vannes de 1933)
Dans la réédition intitulée »Gloér de Zoué » de 1994, c’est maintenant le numéro 59. Les paroles sont les mêmes, seule la graphie change.
Les paroles de Gwerc’hez santel – peurunvan (ici transcrit en KLT avec orthographe unifiée / peurunvan*) sont simples mais très fortes et peuvent convenir dans le cadre de quelque chose d’orienté vers la Passion, pendant un chemin de croix, par exemple. La version proposée à l’écoute (bouton « écouter » ci-contre) est interprétée par la chorale mise en place par l’aumônerie catholique de l’Ecole de Gendarmerie de Châteaulin.
L’air de Gwerc’hez santel – peurunvan est le même que le cantique « O Santéz Barb » chanté par les Kaloneù Derv Bro Pondi, adapté autrefois par Etienne Le Strat pour la paroisse de Moustoir-Ac. Il y a un rapport étroit entre l’air de ce cantique et l’an-dro « er hoéd éh es un énig roz » qui était chanté par les Kistinidiz.
Il y a une erreur de traduction dans le premier couplet : le mot dobér signifie besoin et non action (ober)
Cette erreur se trouve aussi dans le livret du disque de Yann-Fañch Kemener. Il est vrai que ce terme est surtout employé en vannetais, ailleurs, on emploie le mot ezhomm. la traduction réelle est donc : » aidez-nous dans notre besoin » Pour la version KLT, il faut garder le mot « dober » afin de respecter la versification. Même si c’est un mot principalement utilisé en vannetais, rien n’empêche de l’employer. (on le trouve même dans le dictionnaire de Roparz Hemon)
L’air ici proposé n’est pas l’air d’origine. Il est vrai que celui-ci n’est pas d’une beauté fracassante, on pourrait même le qualifier de quelconque. Yann-Fañch Kemener a été bien inspiré de choisir un autre air qui rend davantage justice à ces belles paroles. C’est un bel exemple de renouvellement et d’adaptation de nos cantiques. Il existe en effet parfois des cantiques dont les paroles sont belles, mais dont l’air est soit insipide ou inchantable car trop complexe. Il est alors bienvenu de trouver un autre air.
Ce nouvel air a aussi un air de parenté évident avec la chanson festive vannetaise « grèseù mat Piér! » (A la tienne, Pierre !)
L’auteur : Ce cantique a été composé par le père Dano (SJ, 1821-1901) Natif de Sarzeau, il est ordonné prêtre pour le diocèse de Vannes en 1845. L’année suivante, il devient Jésuite. Il passera sa vie à sillonner les campagnes vannetaises en tant que prédicateur de missions paroissiales, à l’image du père Maunoir. Il n’a écrit que peu de cantiques, mais on retient spécialement son magnifique « O kalon sakret me Jézus » Le reste de ses écrits est surtout consacré aux sermons et aux ouvrages de dévotion et de spiritualité. Il a notamment écrit une belle « Buhé hur Salvér Jésus-Chrouist » et des « Exerciseu a zevotion » , méditations pour une retraite de huit jours.
Remarque sur la présentation : Le terme « Kanaouenn » pour désigner les paroles d’une chanson est impropre. Il signifie en effet « chanson profane »(synonyme de sonenn) Il serait plus adapté d’employer le mot « pozioù » qui signifie à la fois les couplets et les paroles d’une chanson ; ou bien, le terme « komzoù » (paroles) qui est plus général.
Merci pour ces précisions !
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